mardi 5 juillet 2011

Mardi 5 juillet 2011 - Dans la chaleur de l'été

Est-ce un effet de l'âge qui rend le naufragé du RER A, ronchon ou bien la nostalgie d'un âge d'or hypothétique qui le rend morose ou bien encore la perspective d'un congé lointain qui accentue sa lassitude ?
Toujours est-il qu'il constate (sans doute de façon subjective et injuste) qu'il fut un temps où les transports en commun, RER, métro, bus ou train SNCF, se vidaient début  juillet pour ne se remplir à nouveau que dans les tous derniers jours du mois d'août. C'était, me semble-t-il, la belle époque, celle où le travailleur de l'été compensait ses rêves d'horizons improbables, campagnards ou exotiques, par l'impression que durant deux mois il pouvait profiter de transports fluides dans lesquels la place ne lui était plus comptée et le voisinage était plus calme et serein. En quelque sorte le naufragé du RER A avec ses compagnons "d'infortune" faisaient partie d'un club de "privilégiés", le naufragé voyait cette période comme une halte temporaire sur un îlot certes brûlant isolé du reste du monde mais lui assurant un répit et le sauvant momentanément de la noyade.

Las ! Dans cet univers, tout passe, tout casse, tout lasse comme le dit le proverbe.
Depuis vendredi, est-ce un effet de mon imagination, je rame dans les transports encore plus que d'habitude. Les horaires d'été sont-ils seuls à incriminer ? Ils ne sont pas nouveaux pourtant et je crois que nos chers transporteurs sont entrain de tester à cette occasion et grandeur nature, une nouvelle desserte qui ira de moins en moins dans le bon sens c'est à dire celui de l'intérêt du naufragé.
En effet, moins de trains et de rames, pour le RER A systématisant le" un" étage non climatisé naturellement aux heures de pointes, pour la SNCF généralisant des trains au nombre réduit de wagons, des lenteurs et des incidents parfois mineurs mais toujours agaçants avec pour résultat que je voyage quotidiennement debout et compressé là où en temps "normal" j'arrive une fois sur deux à me translater assis !
On n'arrête pas le progrès ! Doucement mais inéluctablement, derrière les discours ronflants de l'amélioration du réseau, des futurs travaux du "Grand Paris" nous nous acheminons vers des transports dignes de pays qui n'ont pas encore émergé, symboles du lent mais irrémédiable déclin de notre pays.
J'entendais ce soir un reportage sur le nouveau TGV Pékin-Shanghai et les propos du porte-parole du ministère des transports de l'Empire Céleste qui disait en substance : "tout cela a été rendu possible par notre régime politique, notre faculté à mobiliser notre société sur de grands projets, par exemple, jamais nous n'avions été aussi vite (TGV oblige !) pour effectuer les expropriations nécessaires à la construction de cette ligne." (J'ai vu Pékin l'an passé et l'extrême "efficacité" de ce régime politique).
Les chinois doivent bien rigoler en nous voyant nous dépêtrer dans nos pitreries "strauss-kahniennes"  et nos archaïsmes d'occidentaux endormis dans les trente-cinq heures.

L'année 2012 sera-t-elle celle de l'espoir ? Celle de l'avènement d'une nouvelle conception de notre société, une véritable exception française, liberté, humanisme, tolérance, art de vivre mais aussi énergie, lucidité, volontarisme et refus de la technocratie qui nous tue à petit feu pour éviter le puritanisme hystérique et la violence de la société américaine, pour échapper à la fourmilière chinoise, à ses exécutions de masse, à son insupportable nationalisme déshumanisé.

Malheureusement j'en doute et le naufragé du RER A s'apprête à vivre des lendemains qui ne chanteront pas avec comme hérauts, Aubry, Sarkozy ou Le Pen ! Mon Dieu ! Cela me donnerait presque envie de retourner à l'église pour allumer un cierge !

Deezer : Sous le soleil exactement - Anna Karina

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