Pourquoi les naufragés du RER A ?

Usager de longue date des transports en commun et notamment du RER A, je veux porter témoignage de mon expérience de voyageur et depuis plusieurs années de "naufragé". Bien sûr, à l'heure où j'écris ces lignes, se passent de par le vaste monde des évènements d'une gravité telle que les embarras d'un "naufragé" du A peuvent sembler bien dérisoires. Toutefois, au terme d'un rapide calcul, je constate qu'au moins sur 53 ans de vie active, du collégien au futur retraité, j'aurais passé en moyenne six ans de ma courte vie d'homme dans ces transports, ce qui n'est déjà pas rien. Alors me direz-vous, la dégradation des transports en commun de l'Ile de France ne me majorera cette durée en moyenne, en étant optimiste, que d'une année, pour moi c'est trop !
"Naufragé" c'est le premier mot qui vient à l'esprit. : errant de gare en gare, abandonné dans la nuit sur un bout de quai sans information, cherchant désespérément dans le lointain le signe annonciateur d'une "rame" qui n'arrive pas. "Radeau de la Méduse" c'est l'image qui s'impose à moi lorsque compressé dans un wagon, je contemple mes compagnons d'infortune.
Alors sans doute comme forme de thérapie, je crée ce blog, aussi parce que toutes les formes de mécontentement de l'usager paraissent ne devoir jamais aboutir.
Chronique ordinaire au jour le jour si possible des "désordres" de ces transports, ce blog me servira aussi à restituer ma vision de la vie de cet immense réseau où s'entrecroisent quotidiennement des millions de destinées, formidable lieu d'observation de l'âme humaine. Chroniques également des pensées, des rêves, des fantasmes, des lectures que ces longues heures "favorisent" et suscitent en moi.
Ô mes compagnons de route, si vous me lisez, n'hésitez pas à déposer vos commentaires comme je laisse tomber ma piécette dans la main crasseuse du SDF qui passe !