mardi 1 mars 2011

Mardi 1er mars 2011

Arrivée à Auber ce soir, aucun train d'affiché pour Poissy, il est 18h30, cela commence mal.

Le quai est noir de monde. Des RER pour St-Germain-en-Laye toujours rien pour Poissy. Un train arrive direction Cergy-le-Haut mais qui ne s'arrête pas à Maisons-Laffitte. Le naufragé du RER dans ma situation, doit faire un choix, repartir sur Saint-Lazare ou bien prendre un RER pour St-Germain-en-Laye, descendre à Nanterre-Université, changer de quai et courir en espérant ne pas rater le train SNCF qui passe par cette station ou bien encore prendre le RER de Cergy-le-Haut qui s'arrête à Sartrouville en opérant la même manoeuvre que précédemment, plus aisée, toutefois, puisque le train SNCF fait halte sur le même quai.
Ce soir je fais le choix audacieux d'un changement à Sartrouville. Cependant je laisse filer le premier train qui s'avère bondé. Je prends le deuxième, il est 18h50. En définitive, 35 minutes de trajet mais, Ô miracle, assis.
Somme toute un mardi ordinaire.

Je ne lis pas, étant trop épuisé par cette journée, par bien des égards, mouvementée. J'observe une scène amusante et cela me distrait.

J'ai déjà évoqué dans mon journal, les "transports amoureux", ces transports-là relevaient plutôt des amours clandestines et furtives.
Dans cette rame cette fois, ce sont d'autres "transports amoureux" mais plutôt du genre "vache". Affalé sur deux strapontins, un jeune couple se tripote au vu et au su de tous les voyageurs. Ce sont des jeunes entre 25 et 30 ans difficiles à typer. A la limite de la marginalité, juste au bord, ils doivent sans doute tout de même être salariés genre petits boulots ou intérim. Elle est habillée d'une sorte de survêtement informe découvrant parfois son nombril et baillant au niveau de la poitrine. Ce n'est pas une "Ginette" plutôt une "pouf". Lui est vêtu d'une sorte de pantalon de treillis et d'un sweater noir à capuche. Il se vautre sur elle, tente de lui piquer des baisés dans le cou et elle le repousse en rouscaillant et en lui flanquant de grandes claques. Il ne se décourage pas. Comme dans un célèbre sketch du duo comique des années 70, Guy Bedos et Sophie Daumier, on peut lire dans ses yeux et dans son attitude corporelle "il est vraiment lourd celui-là, il va me coller longtemps comme ça !".
Nous sommes revenus à l'âge des cavernes, à celui de la "guerre du feu", où les femelles repoussant les assauts de leurs partenaires, finissent par céder soit par appétit sexuel soit par faiblesse physique. C'est ce qui se passe, la jeune femme s'allonge littéralement sur son compagnon et ce dernier lui pelote les seins en toute impudeur.
D'ailleurs, il est remarquable que l'évolution de notre société tende aujourd'hui à laisser les individus exercer en public des activités réservées jadis à une sphère plus intime. De la conversation téléphonique, au déballage du linge sale, du pique-nique sauvage au concert imposé via le baladeur, des débordements "sentimentaux" à l'étalage des états d'âme, certains usagers donnent le sentiment d'avoir abandonné toute conscience d'un environnement à partager, toute réserve. Le naufragé amateur d'anthropologie, éprouve de plus en plus un vertige devant la vision surréaliste de ce qui ressort de la pratique d'une bande de singes "Bonobo" et non d'être humains dits civilisés.
Je rêve au jour, façon de parler, où l'un de ces primates fera ses besoins naturels en pleine rame du RER A.
"Tristes tropiques" métropolitains !
Finalement le couple sur le point de copuler, se désunit, dérangé par l'arrêt Houilles-Carrières/seine où il doit descendre. Mon petit couple "clandestin" et discret ne parvenait que très difficilement à se quitter, celui-ci se défera vite et déraillera à n'en point douter très bientôt.

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