R.A.S aujourd'hui. SNCF ce matin à l'heure, et RER à l'heure ce soir.
Par contre ce soir, je voyage debout. Je me plonge "à la verticale " dans un beau et court roman "Pays de neige" du prix Nobel japonais, Yasunari Kawabata. Blancheur immaculée de la montagne, voie lactée d'une pureté absolue, histoire d'amour innocente et tragique, sérénité au pays du soleil levant.
Je parviens à me concentrer et à oublier jusqu'au bip-bip lancinant d'un voyageur qui joue au solitaire sur son téléphone portable, le "solitaire" un jeu passionnant et tellement accordé à l'isolement de chacun des individus qui occupent cette rame.
Sérénité interrompue brutalement par une altercation entre deux usagers, un cadre propre sur lui, entre deux âges, assis, et un autre, moins propre, debout, qui hurle "dégage". Arrivé à la Défense, le hurleur débarque en éructant "descend si tu es un homme", le cadre reste impavide. J'entends les mots de racisme. Le calme revient et je retourne au "Pays de neige", dans le froideur cristalline d'un village perdu, l'atmosphère ouatée d'un bain japonais, bercé par la magie subtile des notes d'un "samisen" égrenées au fil de la nuit...
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