lundi 7 mars 2011

Lundi 7 mars 2011

RAS en cette soirée du 7 mars 2011.
Un RER A à Auber annoncé pour 18h55, à l'heure, un trajet d'une trentaine de minutes, normal.
Captivé par la lecture d'un roman japonais " prêté par un collègue, "Parfum de glace" de Yôko Ogawa, je n'ai pas vu le temps passer et j'ai même failli rater  mon arrêt de Maisons-Laffitte.

Ce matin, j'ai entendu à la radio que dans le cadre du "Printemps des poètes", l'actrice Juliette Binoche devait faire une lecture publique à la station Auber, justement ce soir. Lorsque je suis arrivé à cette station, il y avait un  dispositif comme un grand rideau de scène de velours noir tendu dos aux escaliers et du matériel de sonorisation.
Soit la lecture était terminée soit elle se déroulait plus tard, toujours est-il qu'il n'y avait personne et que tout ce décor était à moitié monté ou plutôt démonté, je pense. Sinistre impression d'abandon et de vide qui n'avait rien de poétique. De toute façon, je ne pense pas que je me serais arrêté, je n'aime guère la poésie déclamée, pour moi c'est quelque chose d'intime qui ne peut faire l'objet que d'une lecture intérieure.

Juliette Binoche devait être repartie depuis longtemps. A sa place, dans un coin du hall, avait repris position une chanteuse que j'entends souvent à cet endroit. Artiste amateur ou ancienne choriste à la maigre retraite, elle y chante d'une voix de soprano fatiguée, des airs d'opéra. Une véritable torture pour un naufragé partagé entre une certaine compassion et l'épouvante d'un massacre musical. La malheureuse fait ce qu'elle peut, cela change de l'accordéon, du crin-crin tzigane ou des Charlie Winston sans talent, mais immanquablement cela me met le moral à zéro. Ce soir, elle chantait "j'ai perdu mon Eurydice" de Gluck. J'espère pour elle qu'elle l'a retrouvée mais quant à moi j'ai fui dans les couloirs "infernaux" poursuivi par cette voix déformée par la réverbération. Ce n'était pas Orphée que j'entendais mais plutôt la voix des Erinyes !


1 commentaire:

  1. A Auber toujours, il y a parfois le matin très tôt un orchestre de jeunes juste avant les tourniquet sortie "Théâtre national de l'Opéra"... quand ils sont là, ça m'égaye ma journée ! Il en faut peu !

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