Décidément jours très tranquilles pour le RER A mais il faut dire que j'ai pris le train SNCF ce soir à Saint-Lazare.
Installé confortablement dans un wagon quasiment vide, il faut dire qu'il était près de 20h00, je m'apprêtais à laisser flâner mes pensées en regardant mon cher paysage urbain tant de fois contemplé, lorsque j'eus la malencontreuse et saugrenue idée de consulter ma messagerie.
Avec deux jours de retard, le Monde auquel je suis abonné, plus pour longtemps, m'informait que ma chronique expurgée "Images et valeurs" ne serait pas publiée. Je ne vais pas m'appesantir sur mon différend avec ce quotidien, le curieux pourra consulter la chronique initiale dans le message du 18 mai, dans le présent message ci-dessous, il pourra trouver mes cocasses démêlés avec la rubrique "chroniques-abonnés" (couleur saumon) et enfin (couleur bleue) la seconde chronique envoyée sur le même thème mais expurgée pour faire suite au premier refus peu explicite quant aux raisons évoquées de cette censure.
Il n'empêche, si j'écris au repos ce soir, ce courriel m'a mis de très mauvaise humeur d'abord. La conséquence est que je résilie mon abonnement, j'ai donc retiré ma "page" du Monde recommandée dans les blogs et sites ludiques mais j'ai créé un nouveau libellé général qui reprend l'intitulé "humeur d'un naufragé".
Puisqu'il paraît que les modérateurs du Monde ont été regarder ce blog, je leur laisse contrairement à ce qu'ils ont fait avec moi, tous les possibilités de commentaires qu'ils souhaiteraient émettre, mais je suis quantité négligeable.
Et pourtant...si ma modeste chronique n'avait rien de bien original, du moins elle était bien dans "l'air du temps", à preuve le "point de vue" paru dans le monde de ce jour émis par Alain Genestar et intitulé "Oui, il fallait publier ces images de DSK !" et auquel j'ai réagi comme suit comme une trentaine d'autres abonnés dont certains ont semblé sur la même longueur d'onde que moi. Quelque part je me dis que je ne suis pas le seul à tenter d'être un "honnête homme", même si ces réactions sont parfois beaucoup moins modérées que n'était le mienne "Non il ne le fallait pas ! Bien sûr, libre à M. Genestar d'avoir sa conception de l'Histoire de France. Pauvre France si son album doit s'enrichir d'un tel cliché et c'est tout de même très révélateur d'une vision à courte vue où l'immédiateté des médias fait des ravages."
Le Monde d'hier et le Monde d'aujourd'hui. Sans doute suis-je trop vieux et me livre à une nostalgie morbide, mais non tout de même, je préférais le Monde d'hier de M. Beuve-Méry à celui d'aujourd'hui qui permet à un marchand de soupe médiatique d'étaler péremptoirement dans les colonnes de ce quotidien, sa philosophie à deux balles et qui renvoie sur le Post, la pire presse électronique de caniveau qui n'a rien à envier aux tabloïds américains que le Monde traite avec des pincettes.
Non décidément le grand Monde n'est plus ce qu'il était et comme je le dis dans mon "pourquoi un naufragé "honnête homme", c'est en fait un "tout petit monde" où les Tartuffe et les Pisistrate ont définitivement pris le pouvoir.
Je ne désespère pas de ce pays ni de ces citoyens, par contre je désespère de ces "élites" et il me semble pour reprendre Julien Benda, que nous assistons à un autre niveau à une nouvelle "trahison des clercs".
Dans le paysage de la presse écrite française bien pauvre déjà en comparaison de la presse d'autres nations, le Monde risque de connaître comme le naufragé du RER A, une lente dérive même s'il conserve une partie de son lustre d'antan.
Aujourd'hui je lis plus souvent, le New York Times, El Pais ou le Soir belge que la presse française et même si j'y trouve parfois motif à exaspération (différence culturelle), j'y puise aussi une information plus riche, plus ouverte sur le monde (sans mauvais jeu de mots) et surtout moins "corsetée" par le "politiquement correct" que dans notre presse hexagonale.
Entre Monsieur Jourdain et Alceste, je suis sans doute, mais après tout c'est mon blog et je dis crotte pour rester poli aux fesse-mathieux, aux pisse-froid et aux faux-culs de tous poils et de tous bords qui règnent en maître dans notre société en perte de sens, de repères et de valeurs !
Allons, bonsoir...Chère abonnée, cher abonné,
Nous vous remercions pour votre chronique d'abonné. Elle a été relue par l'équipe du Monde.fr et n'a pas été publiée, parce qu'elle comporte un passage qui est contraire à la charte du Monde.fr.
N'hésitez pas à écrire une nouvelle chronique qui respecte l'ensemble des conditions de dépôt stipulées par la charte.
Pour cela cliquez ici
A très bientôt dans votre édition abonnés,
L'équipe du Monde.fr
Cher modérateur,
les motifs que vous invoquez pour la non publication de ma petite chronique "Images et valeurs" me laissent perplexe.
je relis attentivement votre charte et je cherche en vain le "passage" y dérogeant.
Injures, diffamation, violence ? Attaques individuelles ? Racisme ? Mauvaise rédaction (j'ai lu pis) ? Thème sans intérêt, je peux vous le concéder, mais vous le traitez également dans vos colonnes ?
Alors je n'ose penser qu'un abonné du Monde n'ait pas le droit d'adresser une critique même mesurée et constructive à cette vénérable institution en la nommant. Si c'est cela il faut le dire clairement, cela m'évitera à l'avenir de commettre un impardonnable impair. Pour le reste je ne comprends pas.
Votre refus aura au moins eu le mérite de me faire toucher du doigt la limite fragile entre censure et modération. C'est pourquoi pour le "fun" je vous livre une version édulcorée de la même chronique (c'est amusant mais seulement un temps).
Soit vous la publiée et je saurai à l'avenir comment vous fonctionnez, soit vous ne la publiée pas et je saurai ainsi que je n'ai pas le niveau culturel et intellectuel nécessaire pour faire partie du lectorat du Monde et je résilierai mon abonnement.
Bien à vous.
Chère abonnée, Cher abonné,
Nous avons bien reçu votre chronique d'abonné. Votre texte a été relu par l'équipe du Monde.fr et n'a pas été publié, parce qu'il a déjà été publié sur un autre site.
N'hésitez pas à écrire une nouvelle chronique d'abonné : nous publierons avec plaisir une chronique originale de votre part.
Pour cela cliquez ici
Retrouvez la charte des chroniques
A très bientôt dans votre édition abonnés,
L'équipe du Monde.fr
Cher modérateur,
je ne savais pas que le Monde me faisait l'honneur de connaître mon blog personnel car je suppose que c'est de lui qu'il s'agit, en effet, ma chronique n'a pas été publiée ailleurs.
J'ai mis en ligne sur mon blog la version "refusée" ne voyant pas la publication de ma chronique expurgée.
Sur un plan juridique vous avez donc tort puisque, toujours si vous faites allusion à mon blog, ce n'est pas la même chronique.
Quoiqu'il en soit je ne souhaite pas polémiquer outre mesure et dès demain je fais parvenir au service concerné le formulaire de résiliation de mon abonnement.
Croyez bien que je le fais avec beaucoup de regret. Votre quotidien n'a pas besoin de mon appréciation pour savoir qu'il est d'une extrême qualité, il n'a qu'un défaut c'est celui de ne point pouvoir supporter la critique, si du moins il s'agit de cela, n'ayant eu aucune justification de fond.
Tant pis...
Salutations distinguées.
IMAGES ET VALEURS
"Innocent ou coupable, le propos de cette petite chronique n'est pas d'ajouter une énième réaction au cas DSK. Mon propos se place sur un terrain plus sociétal, bien qu'il pourrait avoir une résonance un peu particulière si d'aventures, il s'avérait que DSK soit innocent des faits dont on l'accuse ou du moins si ceux-ci se révèlent au final d'une moindre gravité dans leur qualification.
Je n'aime pas Monsieur Strauss-Kahn et ce qu'il représente, ce n'est donc pas une chronique qui tentera de justifier ou au contraire d'accabler "l'homme", je me place ici sur le terrain de la morale.
"Selon que vous serez puissant ou misérable…" La justice américaine nous rejoue la fable de La Fontaine en se drapant dans sa vertu telle la statue de la Liberté et il est bien certain que certains de nos hommes publics y regarderaient à deux fois avant de commettre leurs forfaits, s'ils étaient certains d'être traités comme DSK. Toutefois, les juges en France susceptibles de s'en prendre aux puissants ne courent pas les rues, cela se saurait.
Pourtant, il est peu probable que le procureur et la juge américains auraient rameuté la presse dans le prétoire, si le présumé coupable avait été non pas DSK mais un délinquant issue d'une minorité ethnique défavorisée accusé des mêmes crimes et venant des quartiers sordides de New York que les séries télévisées américaines nous racontent à satiété. La juge a revendiqué être "juste", revendication hautement sujette à caution (sans mauvais jeu de mots) dans le contexte.
Les choses se passent aux Etats-Unis, nous n'y pouvons rien. Mais qu'en est-il en France du traitement de cette affaire ?
Justement, hier matin une chronique de France Info traitait de ce sujet et de son approche médiatique. Le débat tournait essentiellement autour de la diffusion et de la publication dans la presse écrite et filmée des images de DSK confronté à son destin. Quoiqu'on pense du personnage, c'est avec une infinie tristesse que l'on contemple l'individu livré en pâture d'une société ivre de sensationnalisme. Saluons au passage une législation française qui interdit ce type de diffusion et rendons hommage à la gauche française d'avoir pris cette mesure dans le droit fil des valeurs humanistes défendues par Jaurès.
Justement, les médias français devaient-ils se faire le relais de ces images, tel était le sens de cette chronique. Bien sûr, les faits se déroulent aux Etats-Unis et l'on n'a pas manqué d'avancer cet argument pour justifier cette exploitation médiatique en France. D'autres ont estimé que ces images constituaient en elles-mêmes une information. Argument spécieux à mon avis voire hypocrite. Une image suscite une émotion, une sensation, on peut lui donner de multiples sens. Les images de DSK sans explications orales ou écrites, peuvent être interprétées de diverses manières. Le fameux regard "noir", reflète-t-il de l'accablement, de la honte, de la culpabilité, de la haine, de la perversion ? A preuve les images d'archives de DSK que les tabloïds américains exploitent pour justifier leurs attaques et qui n'ont rien à voir avec l'affaire présente. DSK sort un bout de langue pour s'humecter les lèvres, c'est un satyre jouisseur, DSK fait la moue et c'est un être méprisant qui fait la nique à la société.
Quel ne fut pas mon étonnement lorsqu'un représentant d'un quotidien s'est exprimé disant en substance "je ne vois pas pourquoi nous n'aurions pas publié ces images puisque tous les autres quotidiens et médias de la planète et notamment en France l'ont fait".
Dans une presse écrite économiquement en crise, l'argument de vente est prégnant mais est-il le seul qui doive être envisagé ? Un journal doit être aussi en mesure de délivrer une information respectant un minimum de déontologie. Cette argumentation relève d'un certain "panurgisme" et étonne tout de même. Le sociologue Dominique Wolton, interrogé dans le cadre de ce débat, pensait lui aussi que cela était peu compatible avec le maintien de certaines valeurs.
Les médias ne devraient-ils pas au contraire faire siennes les vertus de l'exemplarité et démontrer qu'ils ont un rôle important à jouer notamment lorsqu'ils prétendent avoir une audience de qualité et transmettre une information évitant des reproches de surenchère. Ils devraient mettre en pratique cette belle citation de Jaurès, encore une fois, "le courage c'est de rechercher la vérité et de la dire, c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques."
Cette modeste chronique ayant pour point de départ un débat sur France Info, je citerai pour finir la conclusion "clin d'œil' d'un des ses chroniqueurs réguliers "vous n'êtes pas obligé de me croire"!"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire