Yves François qui doit être sans doute également un naufragé du RER A, a rencontré l'individu ci-dessus au cours de ses pérégrinations, il l'a "croqué" et m'a autorisé à utiliser ce dessin comme "bandeau" des aventures de ce personnage.
En effet, je l'ai aussi croisé, je lui ai parlé et en quelque sorte sans dévoiler sa véritable identité, j'ai décidé de révéler son histoire telle qu'il a bien voulu me l'a racontée par bribes.
Albert est né il y a un peu plus de vingt ans. Ses parents l'ont prénommé Albert sans savoir que ce prénom serait à la fois une malédiction pour lui mais aussi finalement l'occasion de se forger une nouvelle personnalité. Pourquoi Albert ? Son père comme sa mère sont amateurs d'ésotérisme et c'est en honneur à Albert Le Grand, qu'ils choisirent d'appeler ainsi leur fils unique. Ils ne pensaient pas, eux qui sont maigres comme des clous,végétaliens, légèrement allumés pour ne pas dire illuminés, qu'ils engendreraient un garçon à l'appétit pantagruélique et qui dès sa prime enfance serait doté d'une surcharge pondérale peu ordinaire.
Les enfants sont cruels. Cumuler le prénom d'Albert et la silhouette d'un Bibendum allait constituer un très lourd handicap et faire de la vie de ce petit garçon, un véritable enfer. Jusqu'à l'adolescence, Albert fut petit et gros et même très gros voire obèse. Le "gros" naturellement, Bibendum, l'ours, "Bouboule", gras-double, gras du bide, Foldingue ou Fat'albert comme dans le dessin animé et le film, furent les doux sobriquets dont fut affublé Albert durant toute son enfance. Les moqueries, les plaisanteries cruelles, les brimades poussées jusqu'au harcèlement, furent le lot quotidien du malheureux, à l'école, dans la rue, à la piscine etc.
Tout cela ne fut pas sans conséquences sur son équilibre mental. Plus on se moquait de lui, plus il compensait en dévorant et plus il devenait adipeux. Son caractère s'en ressentit donc. Complexé, timide, renfermé, peureux, Albert se mit à développer une vie intérieure peu en rapport avec son apparence physique. Docteur Jekyll et Mister Hyde, c'était Albert, qui dans sa tête mêlait les plus grandes aspirations et les pires horreurs, une haine farouche de l'humanité et parfois des élans d'amour et de générosité.
Et puis vint la puberté et l'adolescence. Son corps se modifia, se métamorphosa. Certes, il resta gros mais à la surprise générale, "bouboule" commença à grandir pour arriver à l'appréciable taille d'1m95. Du coup même obèse, les gens commencèrent à la voir autrement. Albert, ne se rendait compte de rien, enfermé dans son monde des ténèbres douloureuses de l'obèse. Aujourd'hui, Albert a toujours un double menton, un bide impressionnant qui ballotte mais sous la graisse les muscles se sont durcis. Son âme aussi s'est endurcie. Ses grosses lunettes de myope qui lui donnent l'allure d'un batracien cachent sous le regard glauque d'yeux à la couleur indéfinissable, des lueurs qui si l'on regardait bien, sont inquiétantes.
Cette transformation physique se fit brusquement en moins d'une année, la transformation morale fut beaucoup plus longue et à vrai dire personne ne pourrait dire même pas lui, qui est véritablement Albert aujourd'hui.
Un déclic survint cependant il y a un peu moins de deux ans à l'occasion d'un incident survenu dans le RER A et dont il fut l'un des protagonistes. On peut dire que de cet incident, Albert connut une deuxième naissance qui apporta un changement radical non pas dans son comportement de tous les jours mais dans la vie secrète qu'il décida d'adopter.
Du jour au lendemain, Fat'Albert choisit de devenir Fatal Bert, un super héros du RER A, un parmi d'autres, car nous ignorons que nous, modestes naufragés, nous en côtoyons quotidiennement sans le savoir, mais en tout cas l'un des plus impressionnant et l'un des plus marquant.
Ce sont donc les aventures de Fatal Bert que ce dernier m'a livrées au fil de nos rencontres, que j'ai entrepris de vous narrer au fil de mes prochains messages. Je dois attirer les confidences et j'espère bien pouvoir vous révéler les aventures d'autres super héros même si celles de Fatal Bert sont celles que je connais le mieux. Super héros du bien, super héros du mal, je ne sais pas toujours, souvent ces super héros jamais gris peuvent sauter aisément et dangereusement du blanc au noir sans trop discerner eux-mêmes leurs limites.
La suite donc au prochain numéro...hey ! hey ! Hey !
Deezer : Superman (musique du film), thème
Deezer : Eminem, Superman
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire