Les jours se suivent et se ressemblent en ce qui me concerne. RAS dans le RER A aujourd'hui.
Les grosses chaleurs annoncées tout à fait anormales en cette saison, causes d'une sécheresse printanière inconnue depuis 1900 dans notre pays et peut-être prélude à un été caniculaire, entraîneront-elles les fameuses dilatations de rails génératrices d'incidents techniques ? Ou bien ces chaleurs échaufferont-elles les esprits et à défaut "d'indignés" jetteront-elles dans la rue nos syndiqués, adeptes du bronzage plutôt que des infernales et pâles cadences souterraines ? Nous verrons...
Toujours est-il que ni ce matin ni ce soir je n'ai rencontré de problèmes. Pour ce soir il faut dire que le naufragé du RER A s'est offert une nouvelle pause culturelle et que son retour fut tardif.
Pleyel, 20h00, Michael Tilson Thomas à la tête de l'Orchestre Symphonique de San Francisco et subsidiairement les choeurs de Radio-France.
Symphonie n°2 dite "Résurrection" de Gustav Mahler, une heure et trente minutes d'une sublime musique, cette symphonie étant une parfaite synthèse de l'univers malhérien dans toute sa force, son étrangeté, sa souffrance. Musique à la fois hors du temps et pourtant tellement ancrée dans son histoire et sa culture mitteleuropa.
Lorsque j'écoute cette musique je ne puis m'empêcher de repenser à l'ami Zweig et à son "Monde d'hier".
"Résurrection", pour un naufragé du RER A c'était inespéré ! Il est vrai que ce magnifique orchestre comporte une section de cuivres impeccable, rutilante, percutante, rarissime et qu'à elle seule elle peut réveiller les morts et à fortiori un naufragé. Ce sont pour ainsi dire les trompettes du jugement dernier.
Ces cuivres sont assez représentatifs de l'interprétation que donne Michael Tilson Thomas de cette œuvre. Beaucoup d'éclat, de force, de clarté, bref et sans que ce soit en aucun cas dépréciatif eu égard à la beauté du son produit, une interprétation que je qualifierais "d'américaine".
Un peu trop lisible et évidente pour un européen décadent comme moi. Toujours les cuivres comme exemple : par instant on a plutôt l'impression d'entendre un "brass band" certes magnifique mais pas vraiment les fanfares grinçantes de Mahler aux accents de marche funèbre voire de danse macabre.
Une interprétation pleine d'allant et d'allure mais qui à mon goût laisse un peu de côté, la complexité du compositeur, une interprétation peut-être pas assez habitée par ce "Monde d'hier".
J'ai dans l'oreille une version "live" de cette symphonie, bien imparfaite techniquement, celle d'un Otto Klemperer aux divins et célèbres tempi très lents, sans doute contestables. Toutefois, passent dans son interprétation quelque chose qui ne ressort plus de l'humain, un cataclysme métaphysique, la passion de ce chef, géant hiératique, capable d'entraîner ses "troupes" ailleurs, dans un univers où souffrance, amour, sérénité, espérance et mélancolie nous transportent.
Dame Janet Baker en mezzo-soprano atteint les cimes et côtoie les abîmes avec son chef, accédant quasiment à l'éloquence extra-terrestre et miraculeuse de Kathleen Ferrier.
Donc un grand bravo pour San Francisco et son chef qui nous ont donné quoiqu'il en soit, une merveilleuse soirée musicale. Au passage un grand merci au chœur de Radio-France dans une très grande forme.
Retour dans ma banlieue, les jambes lasses mais mon cœur en cet instant n'est pas "un chasseur solitaire" et j'ouvre ma porte, la tête encore dans les étoiles aux côtés de mes frères humains.
Deezer : Symphonie n°2 - Mahler - Klemperer - Kathleen Ferrier - Mvt n°4.
"Résurrection", pour un naufragé du RER A c'était inespéré ! Il est vrai que ce magnifique orchestre comporte une section de cuivres impeccable, rutilante, percutante, rarissime et qu'à elle seule elle peut réveiller les morts et à fortiori un naufragé. Ce sont pour ainsi dire les trompettes du jugement dernier.
Ces cuivres sont assez représentatifs de l'interprétation que donne Michael Tilson Thomas de cette œuvre. Beaucoup d'éclat, de force, de clarté, bref et sans que ce soit en aucun cas dépréciatif eu égard à la beauté du son produit, une interprétation que je qualifierais "d'américaine".
Un peu trop lisible et évidente pour un européen décadent comme moi. Toujours les cuivres comme exemple : par instant on a plutôt l'impression d'entendre un "brass band" certes magnifique mais pas vraiment les fanfares grinçantes de Mahler aux accents de marche funèbre voire de danse macabre.
Une interprétation pleine d'allant et d'allure mais qui à mon goût laisse un peu de côté, la complexité du compositeur, une interprétation peut-être pas assez habitée par ce "Monde d'hier".
J'ai dans l'oreille une version "live" de cette symphonie, bien imparfaite techniquement, celle d'un Otto Klemperer aux divins et célèbres tempi très lents, sans doute contestables. Toutefois, passent dans son interprétation quelque chose qui ne ressort plus de l'humain, un cataclysme métaphysique, la passion de ce chef, géant hiératique, capable d'entraîner ses "troupes" ailleurs, dans un univers où souffrance, amour, sérénité, espérance et mélancolie nous transportent.
Dame Janet Baker en mezzo-soprano atteint les cimes et côtoie les abîmes avec son chef, accédant quasiment à l'éloquence extra-terrestre et miraculeuse de Kathleen Ferrier.
Donc un grand bravo pour San Francisco et son chef qui nous ont donné quoiqu'il en soit, une merveilleuse soirée musicale. Au passage un grand merci au chœur de Radio-France dans une très grande forme.
Retour dans ma banlieue, les jambes lasses mais mon cœur en cet instant n'est pas "un chasseur solitaire" et j'ouvre ma porte, la tête encore dans les étoiles aux côtés de mes frères humains.
Deezer : Symphonie n°2 - Mahler - Klemperer - Kathleen Ferrier - Mvt n°4.
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