jeudi 2 juin 2011

Mercredi 1er et Jeudi 2 juin 2011 - Ascension

Mercredi 1er juin a été source apparemment d'incidents dans le RER A mais je suis partiellement passé au travers. Le soir j'ai subi un léger dommage collatéral. Le RER A dont la destination depuis Auber était bien indiquée pour Poissy, s'est finalement arrêté à Sartrouville, le conducteur nous intimant l'ordre de descendre, Sartrouville étant devenu subitement son terminus et sans qu'aucune information ne soit délivrée quant à ce changement. Heureusement peu de temps après un train SNCF est arrivé  et les naufragés du RER A descendant à Maisons-Laffitte eurent même la chance de pouvoir "attraper" un bus pour regagner pour certains leur domicile.
J'étais chargé ce soir-là et contrairement à mes habitudes, je me suis dispensé de mes dix minutes de marche à pied pour emprunter ce moyen de transport.
Sans doute mes jambes lasses de la vielle et l'espoir d'un lendemain chômé m'incitèrent-ils à cette solution de facilité et de confort.


En effet, ce jeudi 2 juin est un jour férié, fête religieuse chrétienne de l'Ascension dans une république pourtant strictement laïque. Qui se soucie des raisons de ce jour férié, qui même pour beaucoup de français baptisés mais ayant depuis longtemps abandonné toute pratique, connaît encore sa signification. Sans compter qu'aujourd'hui, dans une société encore chrétienne, notre région regroupe une très importante communauté où l'Islam est la religion et pour laquelle nos fêtes catholiques ne riment évidemment à rien.


Résurrection, Ascension, non le naufragé du RER A que je suis ne sombre pas dans une crise de mysticisme, ce sont tout simplement les hasards de la vie et du calendrier.
Pour ma part, j'ai passé cette "Ascension" pour une bonne partie de la journée à l'horizontale, couché donc, position propice au repos, à la lecture et à l'écoute de la musique. Je voulais écrire quelque chose d'original peut-être la suite des "aventures" que j'imagine pour mes naufragés réels ou fantasmés. Toutefois, le sommeil et la fatigue ont été les plus forts, un jour sans RER A est une fête en soi...

Mais juste avant de sombrer dans la bienfaisante somnolence consolatrice, j'ai lu ces quelques vers de Baudelaire :

Étonnants voyageurs ! Quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de vos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.

Dites, qu'avez-vous vu ?

Le voyage


                                                                                    Odilon Redon



Deezer : Olivier Messiaen, 4ème méditation sur l'Ascension (orgue).

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