samedi 9 juillet 2011

Samedi 9 juillet 2011 - SNCF : des retards à craindre avec la modernisation du réseau

 Tandis que le Nouvel Observateur fait état de rumeurs quant à la volonté du Président de la République d'accélérer le processus d'une privatisation du train et des transports en général à l'anglaise, poursuite d'une politique libérale sauvage s'inscrivant dans un cadre européen, le Parisien publie une interview du PDG de la SNCF sur la situation de déréliction de son réseau.

Triste constat et désolant bilan conjugués à une politique contre nature d'une droite française sous influence anglo-saxonne et à une Europe qui faute d'en avoir une  se livre à une fuite en avant dans un délire technocratique. Tout cela amène la France à tourner le dos à son modèle historique. Ce modèle quoiqu'on en veuille est celui d'un pays où l'Etat a un rôle central et où le service public symbole de l'intérêt général pallie les carences d'un patronat archaïque aux conceptions figées dans le 19ème siècle des "maîtres de forges" et d'un syndicalisme quasi inexistant.

Vouloir à toute force appliquer des recettes importées et ne prenant nullement en compte l'histoire d'un pays et sa culture, constitue sans doute ce qui restera un "crime" impardonnable contre notre société de la part de Nicolas Sarkozy et entachera à jamais son action à la tête de la République. Il ne s'agit pas d'être passéiste mais seulement de ne pas sombrer dans cette amnésie dangereuse qui nous conduit à renier et à mépriser ce qui caractérise notre exception française.

Toutefois, les propos du PDG de la SNCF sont très représentatifs d'une nouvelle "trahison des clercs", de la faillite des "élites" qui ont en charge la responsabilité de l'Etat et du service public, Droite et Gauche confondues. Certes, lorsque l'on consent à un tel aveu de faiblesse et que l'on reconnaît l'impéritie qui a présidé aux politiques publiques depuis près de trente ans, on ouvre un boulevard à toutes les dérives du libéralisme.

Ce n'est pas l'Etat en France qui est responsable de notre situation mais ceux qui étaient sensés le diriger et qui ont failli. Un jour, il faudra que la Cour de Justice de la République demande des comptes à ceux qui ont ruiné notre pays et persistent dans leur travail de sape économiquement et moralement.

Comme bien souvent en France, tout cela ne pourra finir que par une révolution mais n'est-il pas déjà trop tard ? Les ressources de notre nation sont telles aujourd'hui que l'on peut très fortement douter qu'elle possède encore le ressort suffisant pour l'accomplir. C'est donc probablement vers un déclin irrémédiable qu'elle prend le chemin...

 Article du Parisien "électronique" publié ce jour.

"Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a prévenu samedi que la modernisation engagée du réseau ferré français pourrait aboutir à des retards de trains "pendant quelques années". 

Les usagers de la SNCF n'ont pas fini de jongler avec les horaires des trains. A en croire Guillaume Pépy, Président de la société, des retards sont à craindre «pendant quelques années» à cause de la modernisation du réseau ferré français. «Ce qui se passe en France, c'est que pendant une certaine période on a privilégié le TGV en laissant vieillir le réseau classique», a déclaré le patron de la SNCF, lors d'un débat dans le cadre des "Rencontres économiques" d'Aix-en-Provence.

«Cette politique aboutit au résultat qu'on a un réseau classique qui n'est plus en l'état», a-t-il poursuivi. Le plan de rénovation a été engagé en conséquence, «qui va durer encore 4 ou 5 ans, et qui représente 13 milliards d'euros». Guillaume Pépy a précisé que les travaux impliqueraient «1.000 chantiers l'année prochaine sur le réseau ferroviaire». Le président de la SNCF met les retards en balance avec ces travaux. «Dire qu'on fera une meilleure régularité avec 1.000 chantiers, ce ne serait pas sincère, donc on va avoir quelques années difficiles mais pour la bonne cause, c'est la rénovation du réseau existant qui en a bien besoin»; 

Guillaume Pepy a par ailleurs évoqué le TGV Lyon-Turin. Le creusement de l'ouvrage principal doit démarrer en 2013 pour une mise en service théorique vers 2023. «Le Lyon-Turin, ça ne sert à rien de raconter que ce sera fait dans 10 ans, c'est une affaire de génération», a précisé le président de la SNCF, citant aussi l'exemple du TGV des métropoles le long de la Côte d'Azur. «En revanche, a-t-il conclu, il y a des besoins urgents de rénovation du réseau classique, comme les RER en Ile-de-France, utilisés par des millions de gens: cela ne peut pas attendre une génération ni même six mois ou un an»."

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