jeudi 30 juin 2011

Jeudi 30 juin 2011 - Comment se tirer une balle dans le pied en politique ?

Il y a des naufragés du RER A et il y a des naufragés de la politique, dans la perspective des élections présidentielles 2012, il est tout à fait possible que le malheureux naufragé cumule ces deux types de naufrage.
La caractéristique du naufragé c'est que bien souvent avant de s'échouer, ce qui est un moindre mal, il connaît d'abord la dérive. Toutefois et la plupart du temps, il sombre corps et biens dans les flots.

Le moins que l'on puisse dire est que le naufragé du RER A qui aspire à des lendemains meilleurs et donc à une amélioration de son sort, est avant tout un citoyen et qu'il pourrait fonder quelque espoir dans les évolutions politiques de son pays pour trouver les clés de cette amélioration.
Je me suis livré à de brèves analyses de ce contexte politique dans quelques messages, je les relis, ils sont déjà dépassés notamment s'agissant de DSK mais par d'autres aspects ils restent d'actualité et l'analyste amateur que je suis, constate que certains commentateurs partagent sur divers points,  son avis.

Petit "billet" d'humeur, ce message, donc, pour se poser la question qui constitue son titre.
Disons que le "naufragé honnête homme" qui voudrait en dépassant l'éternel clivage gauche-droite trouver le chemin d'un "courant" humaniste susceptible de réunir des hommes de bonne volonté et de proposer des solutions raisonnables évitant l'extrémisme, le sectarisme et un populisme démagogique, a de quoi s'inquiéter.

Pour l'heure c'est à gauche qu'il voit avec consternation s'enclencher la machine à perdre car à droite les choses ne sont pas encore précisées.
Consternation sur la gauche de la gauche. Sans fonder un espoir quelconque dans un NPA archaïque dès sa naissance, l'effacement du facteur Besancenot en faveur de l'ouvrier Poutou, révèle le repli identitaire de ce courant et le condamne au rôle folklorique qui est le sien depuis maintenant un peu plus de vingt ans.
L'histrionique Mélenchon va donc récupérer la mise et négocier ses 7 ou 8% de voix pour un portefeuille ministériel de consolation. Spectacle navrant du croupion communiste qui, s'il avait depuis longtemps vendu son âme au diable, n'en aura plus du tout, préférant pour survivre se livrer à un clown sinistre d'un cirque digne de Tod Browning.
L'épisode Cohn-Bendit est définitivement enterré et avec lui les espoirs de quelques naufragés naïfs qui croyaient encore que la politique pouvait  avoir un rapport  même lointain avec la Cité et pas seulement avec la sordide combinazione des appareils de partis.
Pauvre France, où l'on va finir par regretter un Hulot médiatique et sans consistance mais du moins porteur d'une certaine "ouverture". Eva Joly sera donc le porte-drapeau du sectarisme et d'un autre archaïsme, celui des Verts retrouvés. Le trio infernal Duflot, Joly et Lhomme aura eu finalement la peau d'une troisième voie si tôt née si tôt avortée.
Enfin, le PS se situe sur le fil du rasoir. Va-t-il sombrer en se vautrant une fois de plus dans les délices des petits meurtres en amis ? Sûr de sa victoire avec DSK mais orphelin du "grand" homme depuis ses déboires ancillaires, il avait une solution cohérente, raisonnable susceptible de rassembler au-delà de son pré carré en la personne de Hollande Eh bien non !  Le PS avec sa cohorte d'éléphants, de petits marquis, de pédants et de machiavels au petit pied, balance une Aubry !
Que ce soit une Joly ou une Aubry, je ne critique pas les personnes mais ce qu'elles représentent, une conception de société obsolète et une incapacité à susciter un consensus capable de transcender les clivages traditionnels.
De plus, je l'ai déjà évoqué, nous en sommes encore à un stade d'évolution de nos mœurs politiques où jamais une femme ne pourra accéder à la magistrature suprême en 2012, les français ne sont pas encore prêts. C'est triste, cela a certainement été un des facteurs déterminants de la défaite de Royal en 2007.
Aubry face à Sarkozy ! Qui peut imaginer un seul instant cet improbable duel et qui peut douter de son issue ?
A croire que le PS a décidé de laisser passer son tour en 2012, se sabordant sciemment avec une candidature Aubry, ne se remettant décidément pas de la défection DSK.

Nous verrons ce que la droite nous réserve comme réponse à la question posée mais faisons lui confiance, elle est certainement aussi bête que la gauche en la matière !

Naufrage, naufrage pour paraphraser le refrain d'une rengaine populaire des années 80...


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