lundi 6 juin 2011

Lundi 6 juin 2011 - Perte de mémoire

RAS dans le RER A ce matin comme ce soir.
Sous un ciel gris j'ai pris ce matin le RER A. Rame bondée, voyage domicile - bureau intégralement effectué en position verticale. Il faisait moins chaud aujourd'hui, toutefois, les voitures non climatisées ont une formidable inertie thermique et c'est donc dans une moiteur peu agréable que le trajet s'est déroulé. La rame a ralenti sur le viaduc infernal de Houilles mais c'était une fausse alerte et au contraire l'interconnexion maudite de Nanterre - Préfecture s'est passée comme une lettre à la poste.
A Châtelet j'ai pris le RER B là encore sans problème. Cependant, il semble que je sois passé au moment propice car apparemment un peu plus tard un retard important d'une 1/2 heure s'est produit sur cette ligne, dû à des dégradations de matériels et du vandalisme organisés par des bandes de "sauvageons" pour rester politiquement correct, à de la racaille si le naufragé du RER qu'il soit du A ou du B, perd son calme et son sens de la mesure.

J'ai "sous-titré" ce message : perte de mémoire par référence à mon message d'hier au soir, 5 juin.
Je m'interrogeais sur le rapport entre l'écume des jours représentée par l'affaire DSK et la mémoire du Débarquement, sans trop d'illusion. 
Je n'ai pas la mystique du "devoir de mémoire" et je ne suis pas historien et puis après tout, cela s'est passé il y a 67 ans...Tout de même, ni dans la presse française ni dans la presse internationale, je ne trouve mention du 6 juin autrement que par une véritable indigestion de DSK.
L'écume des jours a donc pris le pas sur l'écume sanglante des combattants de ce jour-là.
Décidément notre société de "l'immédiat" ne s'arrange pas, une société sans mémoire livrée à une actualité traitée sans la moindre distanciation et sans aucune notion de la "perspective".
L'information de nos médias même les plus sérieux, ressemble au ressac paisible des vagues expirant sur la grève, une "actualité" arrive et se retire, une autre "actualité" la remplace, un tsunami, le massacre d'un peuple, une guerre, une sordide histoire de cul, un match de foot sont traités identiquement dans leur importance et leur durée...écume sur le sable...

Un jour, j'ai comme examinateur eu la triste surprise d'entendre une candidate me répondre candidement qu'elle ne connaissait pas un évènement historique célèbre "parce que cela s'était passé avant sa naissance...".
Société sans mémoire, société sans passé, sans histoire, certes Nietzsche estime que la" table rase" est une condition indispensable pour permettre à l'individu d'avancer mais lorsque l'on voit comment le 20ème siècle a avancé, on peut être inquiet...

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