mardi 7 juin 2011

Mardi 7 juin 2011 - Les affaires reprennent

Comme pressenti par le naufragé du RER A, la situation du réseau était anormalement "normale" ces derniers temps, tout cela n'était pas très catholique et en effet...
Ce matin trajet correct avec place assise avec le RER A de Maisons-Laffitte à Châtelet. Arrivé à Châtelet je reprends de l'autre côté du quai, le RER B destination Denfert-Rochereau. Las ! Bordel monstre, dix minutes d'attente non signalée pour une rame à destination de Laplace. 5 ou 6 "couches" de voyageurs, les "pousseurs" restent prudemment derrière tout ce petit monde. Montée dans une voiture bondée style compression de "César".
Ce soir rebelote et la totale. 18h20, attente du bus 68, 5 minutes pour un service partiel Pyramides, 15 minutes pour un service régulier Place de Clichy. J'opte pour le premier quitte à remonter à pied l'avenue de l'Opéra. Ô miracle et sans que le conducteur n'annonce le changement, la destination est modifiée en cours de route et finalement le bus me dépose comme à l'habitude à l'arrêt Opéra - Quatre septembre, 18h55. Je gagne la station Auber à pied. Là et peut-être ai-je tort, le naufragé du RER A fait un détour par l'un de ses cafés favoris, celui qui a la grande glace derrière le comptoir. Il a professionnellement jacté toute l'après-midi et l'impression d'avoir du carton dans la bouche. Je commande un demi de bière, le patron dont je suis certain qu'il est un auvergnat pur jus m'offre comme il le fait à certains clients fidèles une petite assiette d'amuse-gueule très appréciables.
19h05, désaltéré le naufragé du RER A, confiant, commence sa descente aux enfers. Les panneaux d'affichage sont bleus, couleur de l'apaisement. Petite inquiétude toutefois, aucune destination pour Poissy via Maisons-Laffitte, un Cergy est annoncé pour 19h11 en approche.
Toujours rien pour Poissy, je décide de prendre le RER de Cergy, pensant m'arrêter à Sartrouville et reprendre un train SNCF pour ma gare.
La Défense et l'annonce fatidique du conducteur, "à cause d'un incident technique", ce train a pour terminus La Défense, tous les voyageurs descendent. Murmures écœurés mais résignés des naufragés qui descendent comme le bétail que l'on mène à l'abattoir.
De l'autre côté du quai, un train est annoncé pour Poissy, fol espoir, oui fou car s'il n'y avait pas de Poissy à Auber pourquoi y-en-aurait-il un ici. Effectivement comme c'est souvent le cas pour les naufragés, c'était un mirage. La rame qui aborde n'a pas une "tête" de Poissy mais de St-Germain-En-Laye et dans le même temps, le panneau magique efface Poissy pour la ville royale du bon roi Henri.
Aucune annonce pour nous les délaissés du A, je monte dans cette rame des "nantis" avec la seule possibilité restante, descendre à Nanterre - Université et là reprendre le train SNCF pour rentrer chez moi. Heureusement le temps d'attente n'est pas très long. 
Naturellement, le train arrive à Maisons-Laffitte juste à temps pour me voir passer sous le nez le bus qui aurait pu m'éviter de rentrer à mon domicile à pied.
Arrivée au bercail 20h00. Somme toute une journée ordinaire, presque rassurante, routinière, seulement 2h30 de trajet cumulées en transports en commun aujourd'hui. Je ne me plains pas, d'autres naufragés galèrent encore beaucoup plus longtemps et dans des conditions encore pires.
N'empêche le sentiment lancinant au fil des jours d'une perte d'énergie, d'un gaspillage d'un temps précieux dans une si courte vie que celle d'un être humain.

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