mardi 19 avril 2011

Mardi 19 avril 2011 - Roulette russe

Ce soir, arrivée dans le hall de la station Auber. Merde se dit la naufragé, l'orange est mis ! En effet, les panneaux d'affichage indiquent "objet oublié Gare de Lyon, trafic perturbé sur l'ensemble de la ligne, retour progressif à la normale".

Un train pour Poissy est annoncé pour 19h10, résigné le naufragé descend lentement les escalators, inutile de se presser, il anticipe le retard. Le quai est noir de monde, dans le sens inverse les rames sont bondées. Un St-Germain-en-Laye puis un Cergy passent et par chance le Poissy arrive pile à l'heure, qui plus est offrant des places assises. Le naufragé respire.
Mais avec le RER A vous avez toujours des surprises comme à la roulette russe, vous êtes certain que le barillet du revolver est vide, cependant à la place du clic que vous attendez c'est un pan qui survient.
Ma rame se traîne jusqu'à la Défense et là le conducteur annonce que nous allons rester à quai quelques minutes, la signalisation nous bloque et le train de St-Germain doit passer d'abord devant le nôtre.
Notre conducteur est du genre disert voire bavard. Cela change de ceux qui vous laissent moisir sans informations, celui-ci en fait même trop, il nous tient au courant toutes les deux minutes de l'évolution de la situation.
Enfin nous décollons. Las, c'est pour rester bloqué juste à l'entrée de la station suivante, la fameuse, la maudite, la terrible interconnexion de Nanterre-Préfecture où la RATP cède de manière inepte le tronçon à la SNCF. dans le tunnel nous faisons du surplace plus de dix minutes. D'abord le conducteur nous dit qu'une rame stationne devant nous  à Nanterre-Préfecture  pour un certain temps (cela me rappelle un sketch de Fernand Reynaud), puis il nous annonce que cette rame n'est pas près de repartir, elle attend "la relève" SNCF. Les voyageurs soupirent, hochent la tête de mécontentement et grincent des dents.
Nous espérons la "relève" tel le lieutenant Drogo de Dino Buzzati qui attendait inutilement les tartares dans son désert ou les héros de Beckett, Vladimir et Estragon attendant Godot. Enfin, le conducteur est heureux de nous donner la "bonne nouvelle", la relève est assurée. J'imagine mon conducteur de rame décrit dans ma typologie, ayant fait finalement le choix de prendre son poste résolvant son cas de conscience existentiel.
Toutefois, une légère angoisse anime le regard des naufragés qui m'entourent. La relève, certes, mais celle de la rame du train qui est devant nous, mais notre propre relève  sera-t-elle  bien   assurée ?
L'angoissante question reçoit vite une réponse satisfaisante. Nous arrivons à Nanterre-Préfecture et la relève a bien lieu, pas plus de deux minutes, un record !
Nous ne sommes cependant pas arrivés au bout de nos peines. Les naufragés du RER A le savent, après l'interconnexion, le train sort du tunnel pour regagner la surface mais c'est comme dans les trains fantômes des fêtes foraines. Vous pensez être tiré d'affaire et bien non ! Il  y a tout de suite après, le fameux viaduc où la rame stationne encore des "plombes" pour céder le passage au train SNCF qui vient de Nanterre-Université ! Eh oui ! En France on a beaucoup de centrales nucléaires mais pas assez de voies de chemin de fer pour permettre à deux trains de passer en même temps ! Puis après le viaduc, ce sont deux ponts qui s'enchaînent successivement pour enjamber les boucles de la Seine et là ce n'est plus la roulette russe mais tout "simplement" le mystère du "A", le train ralentit, s'arrête, on ne sait jamais pourquoi. Ah si une fois ! Il y a à peine un an, un conducteur nous a annoncé qu'il devait descendre du train,  stoppé en pleine voie, pour débloquer lui-même un système de signalisation tombé en rade !

Pour finir nous arrivons à Maisons-Laffitte mais le trajet aura pris 45 minutes. Cela aurait pu être pire, au moins j'étais assis.

Deezer : Barbara, Dis quand reviendras-tu ?




1 commentaire:

  1. Prévoyante et scrutant le site de la ratp, j'ai soigneusement évité le rer a ce soir. Saint-Lazare, le Saint Graal... vraiment ? Évidemment quelques trains sont supprimés, sinon ça n'est plus drôle, évidemment ils annoncent le quai alors que les voyageurs qui viennent de quitter la rame du train n'ont pas encore évacué le quai... évidemment embouteillage monstre, écrasement, énervement, coups de sac, coups de poussette (ahah), affolement... Moi au milieu de cette marée à double sens, me sermonnant intérieurement de ne pas avoir anticipé et de ne pas être restée tranquillement à attendre que les "autres" se pressent. J'étais totalement dépitée d'avoir eu ce comportement primaire !
    Enfin tout ça est finalement bien vite oublié quand on a une place bien tranquille en tête du train, que l'on parfaire son bronzage à travers la vitre et que l'on double le pauvre rer a resté bloqué sur le viaduc après Nanterre-Préfecture ^^. Qu'il est agréable parfois d'être de l'autre côté de la vitre !

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