lundi 16 mai 2011

Lundi 16 mai 2011 - A nos "amis" américains

Ce matin quelques problèmes au niveau du RER B à Châtelet, sinon le A fonctionnait normalement. Ce soir en revanche rien à signaler. J'ai voyagé assis et j'ai pu écouter France Info et son édition spéciale sur DSK au moment où le juge prenait sa décision. D'autres consultaient pendant ce temps leur Twitter, ils sont d'une autre génération.
Je n'aime pas Dominique Strauss-Kahn, je n'apprécie ni l'homme ni ce qu'il représente pour la gauche française. Je ne sais pas s'il est coupable des faits qu'on lui reproche, sa personnalité est étrange, c'est peut-être un "docteur Jekyll et  mister Hyde", coupable ou non, il est des moments où l'on se doit d'éviter toute situation susceptible de vous mener au naufrage. Manifestement DSK a perdu le sens des réalités, ennuyeux lorsque l'on prétend être un homme d'Etat. Ennuyeux, surtout, lorsque cette revendication où l'ambition personnelle a, et c'est normal,  une large part, ne peut être détachée d'une ambition en principe plus noble, celle d'être porteuse des espoirs d'un peuple, d'une nation, d'une culture, d'une civilisation.
Si DSK est innocent la justice américaine et la nation américaine se devront de lui présenter des excuses mais le mal est fait de toute façon. Si DSK est coupable la justice américaine passera, il finira sa vie dans l'enfer des prisons américaines qui n'ont rien à envier, je pense, aux prisons françaises.
Quoiqu'il en soit et quoiqu'il advienne même de mérité à DSK, c'est avec une infinie tristesse que j'ai vu en première page du Monde la photo de DSK sortant menotté du commissariat de Harlem et c'est avec une toute aussi grande tristesse que j'ai contemplé cette homme filmé de manière hallucinante pour un français, dans le prétoire. Images pour nous honteuses, jetant en pâture médiatique, un homme présumé innocent.
C'est toujours, avec une très grande tristesse, pour un français, que j'ai écouté avec stupéfaction un procureur se payer sur le dos d'un frenchy, sa réélection et avec une franche détestation entendu un juge se proclamer "juste" en refusant manifestement une mesure, la liberté sous caution, qui semble une pratique habituelle dans cette bizarre procédure américaine. Grande détestation quand à l'évidence cette juge s'appuie sur le cas Polanski scandaleusement évoqué pour justifier sa décision. Cette décision est ainsi évidemment entachée d'un esprit de vengeance et de revanche d'une justice qui décidément est toujours sous influence, celle du maccarthisme des années 50 pour ne pas dire des procès en sorcellerie de Salem.
Abstraction faite du cas individuel DSK, il y a certainement dans cette affaire une volonté de la part de nos amis "américains" toujours farcis de leurs clichés coutumiers sur notre pays, de nous ridiculiser et de nous rabaisser. Hormis la poignée d'intellectuels et d'artistes américains qui semblent apprécier la France, j'ai toujours été persuadé que l'Amérique "profonde" nous détestait. Ce grand pays composé en grande partie d'émigrés qui ont tourné le dos à une Europe qu'ils ont fuie et dont ils ont cultivée une haine farouche, se polarise souvent sur notre nation sans doute parce que cette dernière représente une culture et une civilisation qu'il n'a jamais pu qu'entrevoir.
Même si les films et séries télévisées américaines finissent  toujours de façon exaspérante  par nous imposer la bannière étoilée, le God bless America, la main sur le cœur, au sens métaphorique, elles ont au moins l'honnêteté de nous dresser un portait souvent terrifiant et consternant d'une Amérique dans laquelle je n'ai jamais mis le pieds et où je n'ai aucunement l'intention de les y mettre.
Chers "amis" américains, il fallait que ces choses fussent dites. Finalement je ne suis pas si mécontent que ça d'être français. Mon pays n'est pas celui des ghettos, pas celui de Guantanamo, pas celui des plus gros pollueurs de la planète, pas celui des assassins d'Allende, pas celui des envahisseurs de l'Irak et pas celui de religieux aussi fanatiques que ceux d'un Islam dévoyé.
Je suis d'autant plus triste qu'à une autre époque, ceux d'entre vous qui sont venus mourir dans les tranchées de la Grande Guerre ou sur les plages de Normandie, paraissaient porteurs de valeurs que l'Amérique d'aujourd'hui semble avoir perdu de vue.
Il y a deux statuts de la Liberté, une grande chez vous dont le flambeau s'est éteint depuis longtemps, et une autre, une petite sur les bords de la Seine et nous sommes beaucoup à tenter de maintenir vivace l'étincelle d'espoir qu'elle symbolise.








2 commentaires:

  1. Coïncidence ou pas par rapport à cet article, hier j'étais à Chaillot voir Le Cas Jekyll avec Denis Podalydès. Au-delà de l'incroyable performance pendant 1h10 de cet acteur, la description de ce Jekyll/Hyde m'a irrésistiblement fait penser à l'affaire DSK. Il y a évidemment la dualité que tout être humain possède en soi, qui du "bon gars"(citation de la pièce) passe à un homme capable des pires atrocités ; puis dans la pièce Jekyll se trouve dans une chambre d'hôtel et dit à son confident Utterson (à nous donc) qu'il n'y a rien de pire qu'une chambre d'hôtel, que ce lieu laisse entrevoir les aspects les plus sombres de chacun... Je pense ne pas avoir été la seule dans la salle à retenir mon souffle et à me dire "DSK pourrait en être le parfait exemple". Monstre et honnête homme à la fois, un instant il boit le thé dans son appartement chic et l'autre il piétine une "gamine" qu'il considère comme un "paillasson vivant"...

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  2. Chère membre, merci de ce commentaire. Quel regret de ne pas avoir pu assister au spectacle de Podalydès à Chaillot !
    DSK nous traumatise décidément. Certains retenaient donc leur souffle dans la salle, d'autres dans les médias "expirent" au contraire et cet air expiré a de nauséabonds relents. Attendons vendredi et nous verrons alors s'il faut "que la bête meure" !

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